Du 6 au 11 mars, le théâtre des Marronniers présente une création, Le Projet Rimbaud, mis en scène par Laurent Fréchuret du Théâtre de l’incendie.

Photo Emile Zeizig

Le Projet Rimbaud… A partir d’extraits des textes Un cœur sous une soutane et La lettre du voyant,  Laurent Fréchuret construit un spectacle singulier, expérimental dans son concept même, restituant avec une étonnante fidélité l’état d’âme du tout jeune poète : fondamentalement moderniste, voire révolutionnaire.

Le concept donc : un comédien unique, habillé en soutane, dans un décors constitué d’une seule chaise, prend le public à témoin, lui raconte sa vie au séminaire. A coté de lui un musicien improvise, d’abord discrètement. Puis de plus en plus, il s’impose, provoque le comédien. Il est, explique Laurent Fréchuret « la réplique verlainienne au rêve rimbaldien de correspondance des sens. »

Le comédien, c’est Maxime Dambrin, un des acteurs les plus intéressants de sa génération. Physique un peu étrange, regard un peu fou, hypnotique, il EST Rimbaud. A ses côtés, pour les trois toutes premières représentations, une valeur sure, le saxophoniste Lionel Martin. Celui que Jazz Mag a qualifié, à l’instar du saxophoniste américain Georges Garzone, de « secret le mieux gardé du saxophone ténor contemporain », aussi talentueux qu’inclassable, toujours partant pour tenter de nouvelles expériences, est époustouflant.

Mais… si vous l’avez raté, tant pis pour vous ! Car l’idée du metteur en scène c’est de changer de musicien à chaque fois, ou presque. Les 9, 10 et 11 mars, c’est donc au tour de la harpiste Hélène Breschand d’accompagner Maxime Dambrin, sans même, nous a-t-on dit une répétition préalable… Littéralement excitant !

Le spectacle sera prochainement en tournée, avec, donc, dans chaque ville un musicien différent. Une belle garantie de préserver intacte la fraicheur et l’intensité de cette œuvre étonnante.

Emmanuelle Blanchet