Les Belges Black Flower étaient parmi les derniers invités du festival du Péristyle, sous les arcades de l’opéra de Lyon. Patrick Ducher était dans le public. Il nous raconte.

Il me semble bien avoir découvert le quintet belge Black Flower sur France Musique, peut-être dans l’émission d’Alex Dutilh “Open Jazz” . Je me souviens être tombé raide dingue de leur album Artifacts (2017), de l’avoir écouté une semaine non-stop, de m’être laissé emporter par les ambiances lancinantes d’un jazz-rock élégant. Coup de bol : je découvre par hasard sur Facebook que le groupe débarque à Lyon dans le cadre du festival d’été de l’Opéra Underground.  3 sets pendant 3 soirs de suite ! C’est presque la fin de l’été, il ne fait pas trop chaud, des conditions idéales pour les oreilles.

J’assiste au 2ème set de leur avant-dernière prestation lyonnaise. Le public montre patte (pass) blanche pour s’installer confortablement sous les voûtes du Péristyle. Le quintet mené par le saxo Nathan Daems commence à tisser les nappes d’un soft-rock moelleux et sophistiqué. La trompette de Jon Birdsong impulse un tempo nerveux, tandis que les claviers de Karel Cuelenaere distillent des sonorités vintage qu’on croirait sorties d’un générique de série télé des seventies, genre Mannix (Lalo Schifrin, sors de ce corps !).

On se laisse hypnotiser par une certaine mélancolie, une espèce de langueur monotone. Puis, tout s’accélère. Le batteur Simon Segers frappe un peu plus fort sur ses cymbales et le bassiste Filip Vandebril tire des sons plus stridents de ses quatre cordes. Birdsong invite le public à frapper fort dans ses mains sur Clap Hands, un titre extrait du dernier album studio Future Flora (2019). Et ça marche du feu de Dieu ! La langueur se transforme en un groove entêtant digne de James Brown. Les spectateurs sont conquis.

Les Belges Black Flower en concert à Lyon

Lors de la pause précédant le set, je constate que le stock de CD du groupe a été dévalisé par le public et j’engage la conversation avec Filip Vandebril. Ce dernier me confie avoir beaucoup apprécié les balades dans les rues de Lyon. Revenons au set du soir. Daems annonce ensuite “un morceau qui n’est pas de circonstance” puisqu’il s’intitule “Winter”. Il troque alors son sax contre une flûte envoutante et nous voilà repartis sur un bateau qui descend le Nil. La tête dodeline, les pieds battent la mesure et on se laisse de nouveau porter par ces sonorités aériennes. L’air est toujours aussi agréable. Une belle soirée pour un spleen de fin d’été.

Patrick Ducher

Extrait du concert :

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