En écho à leur émission Contemp’Art sur Radio-Calade 100.9 diffusée les jeudis à 17 h 30 et les dimanches à 13 heures, Bena et Rego décryptent et parlent d’Art contemporain chaque mois sur Cineartscene
Jusqu’au 5 juin 2016 le Musée d’art moderne et contemporain de Saint Etienne Métropole présente 42 artistes travaillant le dessin et explorant la question du doute et de l’incertain.
Depuis quelque temps, le dessin est mis en avant au sein de grands salons et expositions : le dessin en tant qu’œuvre d’art et non pas en tant que dessin préparatoire. Qu’il soit exécuté au crayon, à la plume, au stylo, légèrement coloré ou non, il impose une technique aboutie. Il peut donner une représentation plus ou moins exacte de la réalité, décorative, géométrique, abstraite…
Regarder un dessin demande de prendre du temps, de se l’approprier, d’en chercher les références, d’aller puiser dans des images de l’ordre de l’intime.
“Le dessin est la probité de l’art.” écrivait Jean-Auguste Ingres .
Comme toute image, le dessin évolue vers la mise en avant de sujets actuels. Il est le reflet de notre société, de ses joies et de ses tourments.
C’est une exposition à déguster doucement en prenant le plaisir de découvrir le trait et la sensibilité de chaque artiste.
Faisons maintenant une petite pause sur les œuvres de Juul Kraijer.
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Juul Kraijer (née en 1970) est une artiste plasticienne néerlandaise dont les principaux médiums sont le dessin et la photographie. Elle fait parfois des sculptures et des vidéos. .
A Saint Etienne, elle présente des fusains sur papier, ici de grands formats qui sont intitulés UNTITLED. La taille de ses œuvres varie en fonction de la nécessité de l’intention.
Dans les dessins de Kraijer, l’objet est toujours la femme, nue et dépersonnalisée, un archétype ou personnage plutôt qu’une personne en particulier. Le modèle est parfois multiplié dans des poses variées. Souvent, le corps humain est combiné avec d’autres créatures ou de phénomènes naturels , entouré par de petits poissons ou des essaims de papillons, fusionnée avec des branches ou parties d’animaux ou des paysages montagneux affichant sur la peau.
Kraijer montre plus que ce qui est strictement nécessaire. Dans chaque image, la figure se dessine sur un fond indéfini, sans rapport avec une notion temps. Pas de coiffure ou de robe appartenant à une période donnée, aucun indice sur un récit. Les postures et les expressions faciales sont volontairement sobres et intensément concentrées. Les personnages sont figés pour l’éternité : Visages et corps sont un véhicule de sens plutôt que des représentations des individus. Les visages impassibles, dans un état de demi-sommeil, semblent exister à une interface entre la conscience de soi et d’auto-extinction. Les images échappent à l’iconographie traditionnelle.
Kraijer crée des images naturalistes qui sont mémorablement étrange.
Elle dit : «Au cours des douze dernières années, je me suis consacré entièrement au dessin. Les dessins échappent à l’iconographie traditionnelle. A sa place, on utilise des sensations physiques donnant accès à l’esprit intérieur. Les corps humains sont reliés à des animaux ou des éléments d’un paysage. Cette fusion des entités est incompatibles avec une vision sereine, en dépit d’être appliquée et crée un court-circuit dans la raison pour un court instant permettant peut être un aperçu différent. Ce mécanisme est analogue à celui de l’imagerie dans le langage. Chaque dessin contient un trope: une comparaison ou une métaphore « .
Bena & Rego
Pour en savoir plus sur d’autres approches, écoutez notre émission Contemp’Art , Radio-calade 100.9 les jeudis à 17 h 30 et les dimanches à 13 heures et/ou en replay