Eternelle interprète de Gainsbourg, Jane Birkin s’est rarement autorisé des infidélités au grand Serge, à assumer ses propres mots. A tort. C’est seulement en 2008, qu’elle sort Enfants d’hiver, premier disque entièrement écrit par elle-même. Cela fait douze ans. Mais si c’était le prix à payer pour un retour aussi réussi cela valait la peine d’attendre ! Initié par Etienne Daho, Oh ! Pardon tu dormais… est en partie inspiré de la pièce de théâtre que l’actrice/chanteuse a écrit sur le thème de la rupture voilà plus de vingt ans. Cette base est une porte d’entrée sur des mots-maux incroyablement intimes et poignants : l’ombre de sa fille Kate, décédée il y a 7 ans plane sur tout l’album. Elle est explicitement présente dans « Cigarettes » (« Ma fille s’est foutue en l’air ») musicalement très enlevé, presque joyeux, ou « Ces murs épais » (« Moi dehors, toi dessous, cri muet, muet »). Mais aussi dans les « Jeux interdits », dans « Catch me if you can » … Un disque intense et beau. Une redécouverte.
Kachalou/Barclay