J’eux, comme jeux et eux. Jeux comme puzzles, poupées, petites voitures… Eux, comme les plasticiens Philippe (Sergueï) Ivanejev et Uli Traunspurger. Artistes singuliers de la région, ils ont en commun le gout du… jeu et une manière bien à eux de ne pas se prendre au sérieux pour mieux s’effacer derrière leurs œuvres.

J'eux - tableau de Uli Traunspurger - Galerie Chybulski - juin 2019

Formé à la restauration d’art religieux, Uli Traunspurger, propriétaire des lieux,  ne cesse de détourner ces techniques traditionnelles pour ses créations. Pour J’eux, il continue son travail sur la « matière jouet » : petites voitures, peluches ou poupées Barbie. Inspiré par une statue de vierge – l’art religieux encore – il utilise les fameuses poupées mannequins comme squelettes de sa série de statuettes, madones ou piétas très spéciales, armées jusqu’aux dents. Entre provocation et humour corrosif.

Les petites voitures, genre de boite de couleurs en 3 D, deviennent élément de tableau ou carrosserie de voitures plus grosses qu’elles, comme une cocasse mise en abime.

J'eux - Oeuvres de S. Ivanejev -  galerie Chybulski - juin 2019

Ce sont les puzzles que Sergueï Ivanejev détourne de leur fonction première. Ou plutôt un puzzle, toujours le même : une reproduction en 1500 pièces de Nature morte au panier de Cézanne, choisi pour ses nuances de teintes chaudes. Avec, il invente ses propres tableaux, portraits de son père, de Nathalie Sarraute, entre autre, œuvres abstraites, ou encore un saisissant col de chemise laissant échapper un visage désintégré. « Souvenir d’une grosse déception »,  explique l’artiste… Des pièces de puzzle, comme autant de petites touches pour atteindre le sensible.

Emmanuelle Blanchet

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