Lewis Trondheim

Un moment délicieux de partage d’anecdotes et deux jolies dédicaces.

Reportage et photo : Patrick Ducher

 

Lewis Trondheim est un bourreau de travail. Quand il n’est pas en train de finaliser une histoire de sa série gothico-médiévale Le Donjon, il publie le 9ème volume des aventures de son « héros bon-à-rien » Ralph Azham, tout en supervisant la réalisation collégiale de Infinity 8 (« 8 agents, 8 missions »). J’allais oublier ses réalisations annexes notamment pour les éditions Delcourt ou à l’Association. Lors du festival estival « Lyon BD », j’ai eu l’occasion de croiser des fans « accros » aux deux premières séries. Or, il a un public fidèle très éclectique. « Certains rentrent dans mon univers via Ralph, d’autres par Les petits riens » (ses croquis dans lesquels il se met en scène de façon semi-fictionnelle sous la forme d’un faucon) me confie-t-il.

Il a une réputation de « méchant ». En vrac, il n’aime pas les journalistes (ses « ennemis »), l’inculture, l’absence de références (chez ses confrères et chez la jeune génération d’auteurs). Il n’aime surtout pas la bêtise ni l’obscurantisme.

Ce mardi 18 octobre, il était en dédicace à la librairie lyonnaise Expérience avec sa femme, la coloriste Brigitte Findakly pour le magnifique récit autobiographique de cette dernière (Les coquelicots d’Irak) publié chez L’Association, dans la veine de L’arabe du futur (Riad Sattouf), ou de Poulet aux prunes (Marjane Satrapi).

Le tandem échange volontiers sur leur manière de travailler : « Je portais ce récit en moi depuis longtemps mais j’étais incapable d’écrire, de le mettre en forme. C’est Lewis qui m’a aidé à le structurer » explique Brigitte à un visiteur. Pour ma part, je raconte à Trondheim que L’atelier mastodonte, la série humoristique mettant en scène l’univers d’un pseudo-atelier de dessinateurs de Spirou m’avait fait replonger dans mon enfance, quand je lisais les fameux recueils de l’hebdomadaire de mon oncle en dégustant des biscuits BN. Sourire amusé du « méchant ».

Outre ses multiples occupations, Lewis Trondheim donne des cours à l’école d’art de Villeurbanne Émile Cohl. Son souci premier est de sensibiliser les futurs dessinateurs au bon équilibre entre la réalisation graphique et le texte, le scénario qui constitue selon lui la base essentielle d’une démarche créative.

(C) Patrick Ducher

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