Duo de regards sur un duo jazz

Textes : Emmanuelle Blanchet et Patrick Ducher. Photos : Pauline Désormière

 

concert-anseLa bonne musique ne se répète jamais deux fois. Comprendre par là qu’un même morceau peut sonner complètement différemment selon le lieu, le public, l’environnement et … les musiciens bien sûr. Ce vendredi 7 octobre, le duo Lionel Martin (saxophones) et Mario Stantchev (piano) a livré une performance très atmosphérique de l’œuvre d’un compositeur américain méconnu mais adulé de son vivant et contemporain de Chopin : Louis-Moreau Gottshalk (1829-1869). Ses compositions préfigurent à la fois le jazz ragtime pour son côté très « swing » mais aussi le romantisme gothique à la Satie. Le duo s’est approprié la scène avec une belle complicité, enchantant le public de la petite salle du Castelcom à Anse et le transportant vers des pays enchanteurs, ceux du « Concert by the sea » de Erroll Garner ou de « My favorite things » de John Coltrane peut-être. Du reste, les personnes ayant écouté ces deux musiciens ont noté que leurs interprétations étaient complètement différentes de celles livrées au printemps dernier. Ils ont gagné en fluidité, avec une mention particulière à trois morceaux : sur « Invocation », Lionel Martin débute avec un long solo plaintif, puis vient trouver une réverbération très particulière avec les cordes du piano de Mario Stantchev. Les notes semblent s’accrocher aux poutres de bois de la salle, comme suspendues au-dessus des spectateurs. « Le bananier » – le titre qui est un peu le « tube » de l’album Jazz before jazz » du duo – donne lieu à de belles digressions. Rien ne vaut le son « live » ! Et finalement, « By mail », une compo originale du duo est délivrée de façon concise et mélodieuse pour clore 1 heure 15 de spectacle passée trop vite.

P.D.

 

Entre un  concert en Bulgarie et  d’autres au Rhino Jazz Festival  ou en Pologne, Lionel Martin et Mario Stantchev ont fait une halte à Anse,  au Castelcom,  petite mais excellente salle lovée au sein de l’école de musique, pour interpréter quelques pièces du répertoire du compositeur américain  du XIXe siècle, Louis Moreau Gottschalk.  Proposés avec des arrangements jazz originaux et subtils que l’on peut retrouver dans leur album Jazz before Jazz sorti en mars dernier, cette dizaine de titres est un parfait terrain de jeu pour le duo virtuose et complice. Avec une maîtrise époustouflante de leurs instruments qui leur permet toutes les improvisations, Lionel Martin et Mario Stantchev offrent une musique généreuse, d’une infinie richesse, à la fois hypnotique et joyeuse, hors du temps mais bien ancrée dans ses influences caribéenne.

En un peu plus d’une heure, les musiciens ont réussi le tour de force de conquérir  un public pas forcément très averti.  Lequel les a récompensé en exigeant  trois bis. Occasion pour le duo de tester une de leur toute nouvelle composition. Intitulé By Mail – parce que réellement écrit à deux mains par mail ! – ce morceau envoûtant, simple et sobre, à la fois délicat et d’une grande force, n’est pas sans rappeler Érik Satie.  Assurément une belle référence.  Ne reste plus qu’à  espérer un nouvel album pour très bientôt.

E.B.

 

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