Après avoir fêté leur 20e anniversaire en 2015, les Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais proposent une 21e édition résolument tournée vers l’avenir : peu de noms connus au programme, mais de très belles découvertes et une ouverture affirmée vers un cinéma jeune dynamique et différent.
Preuve de la notoriété grandissante de la manifestation, l’équipe de l’Autre Cinéma chargée de la sélection des films – 5 personnes cette année – est de plus en plus sollicitée par les réalisateurs. Au cœur de l’été, ces forçats du cinéma ont donc visionné plus de 70 longs métrages avec un unique but : choisir le meilleur, le plus original et, peut-être surtout, le plus à même de favoriser de belles rencontres entre des représentants du monde du cinéma et un public Beaujolais traditionnellement fort cinéphile.
Mission remplie, avec au programme de ces Rencontres 2016, 17 films (ou programme de courts métrages) dont 7 premiers films et 7 avant-premières avec des thèmes et des mises en scènes qui sortent des sentiers battus.
Les 8 films en compétition pour ces 21es Rencontres du cinéma francophone
Dans le détail, les 8 films en compétition pour le Prix du jury de spectateurs sont : Tour de France en présence du réalisateur Rachid Djaïdani (France – avant-première), Grave de Julie Ducounau, Mercenaire en présence du comédien et rugbyman Laurent Pakihivatau (France), Willy 1er en présence de la co-réalisatrice Marielle Gautier (France), Swagger en présence du réalisateur Olivier Babinet (France – avant-première), Les Oiseaux de passage en présence du réalisateur Olivier Ringer (Belgique – sortie nationale), Confusion en présence du réalisateur Laurent Nègre (Suisse) et Go home en présence de la réalisatrice Jihane Chouaib (France-Liban-Suisse-Belgique)
Pour la séance de clôture, après la cérémonie de remise des prix, c’est l’avant-première du très attendu nouveau film de Stéphane Brizé, Une vie, Prix FIPRESCI de la critique internationale cet automne à Venise, qui a été choisie par les organisateurs.
A tous ces titres, il faut ajouter, un beau programme pour le weekend, avec le dernier film en date du fidèle Serge Avédikian, Celui qu’on attendais, avec Patrick Chesnais, et une comédie musicale drômoise, avec François Morel, Sur quel pied danser.
Et puis, grande nouveauté, Cessez le feu sera présenté en avant-première par le réalisateur Emmanuel Courcol au cinéma Le SingulierS de Belleville. L’objectif : étendre le festival au territoire Beaujolais.
Le jeune public va pouvoir lui aussi profiter largement des Rencontres avec Les Oiseaux de passage (dès 8 ans, en compétition), Ma vie de Courgette (dès 10 ans) de Claude Barras, réalisé à Lyon, primé à Annecy et en lice pour les prochains Oscars, qui sera présenté par Grégory Beaussart, chef de fabrication des marionnettes, et Ballerina (dès 6 ans), film franco-canadien réalisé par Eric Summer et Eric Warin présenté en avant-première. Les touts petits (dès 4 ans), ne manqueront pas le programme de 5 courts métrages franco-belges à la fois oniriques et pleins d’humour La Chouette entre veille et sommeil.
Enfin, à ne pas rater non plus la rencontre avec la romancière et réalisatrice Fabienne Berthaud mardi 8 novembre à 18 heures à la médiathèque Pierre-Mendès France de Villefranche.
Le réalisateur Rachid Djaïdani en ouverture
C’est Tour de France, de Rachid Djaïdani qui ouvre cette belle semaine. 2e film du réalisateur, après Rengaine, qui présentait la particularité d’avoir été réalisé en 9 ans, sans aucun budget (présenté en 2012 aux Rencontres) Tour de France a lui été tourné avec Gérard Depardieu himself dans le rôle principal ! Changement d’échelle donc, pour un résultat pas forcément à la hauteur. Mais… ce serait trop simple ! Il est parfois des films bourrés de défauts qu’on adore. Tour de France en fait partie. Malgré sa tendance un peu lourde à ponctuer l’intrigue de clips bien moyens, Rachid Djaïdani a su imprimer toute son énergie vitale à son film. Depardieu est plus que bon et le duo qu’il forme avec le rappeur Sadek ne peut laisser personne indifférent. A voir donc en présence de Rachid Djaïdani. Interview à suivre ici même !
Emmanuelle Blanchet