Les Loups du remords, 1er roman de Marie-Hélène Branciard
A l’occasion de la semaine littéraire en cours à Villefranche, qui s’achèvera le weekend prochain par la Vague des livres, rencontre avec Marie-Hélène Branciard auteure des Loups du remords, et présente samedi 12 au salon sur le stand des Editions du Poutan.
« Il enclencha une autre cassette… Tom Waits se glissa à la place du mort… “Hope I don’t fall in love with you”… Antoine frissonna. Les slides guitar agissaient sur sa mémoire, embarquant tout sur leur passage. Ce soir, il n’y avait rien à faire. Peut-être à cause de sa destination, peut-être parce qu’il n’avait plus envie de lutter… Toujours est-il que les souvenirs franchirent allègrement tous les barrages. Il y eut d’abord quelques visages hilares… deux poules bleues… Trop tard : il ne pouvait plus revenir en arrière. Sa voiture fonçait vers Paris et il se laissa envahir… »
Extraites des premières pages, ces quelques lignes donnent le ton du livre. On sait qu’on ne le lâchera pas avant la fin. On sait qu’on sera troublé et ému par l’aventure : une enquête haletante pour retrouver une amie mystérieusement disparue, prétexte à de beaux et doux-amers flash-back sur les années 1990, avec bande-son ad hoc, des Smiths aux Stray Cats.
Les chapitres s’enchainent avec facilité, alternant enquête proprement dite et journal intime introspectif de Vanda, partie sans laisser d’adresse. Par une écriture et une construction aussi maitrisées que fluide, Marie-Hélène Branciard parvient à nous embarquer avec sa bande dont chaque personnages nous reste en mémoire, comme si on les avait tous connus, dans une autre vie.
J’ai recommencé le livre 5 fois
Les Loups du remords a longtemps été porté par son auteur. « Comme pour tout premier roman, explique Marie-Hélène Branciard, il y a une grande part d’autobiographie ». Pas par l’histoire proprement dite, mais par les personnages qui sont tous une part d’elle-même, d’amis ou de souvenirs de lectures (le titre du roman est d’ailleurs emprunté au Singe en hiver d’Antoine Blondin). Elle a aussi réellement vécu, avec une bande d’amis étudiants dans un appartement de la rue Coriolis à Paris. Comme ses héros, elle a fait dans cet appartement les fêtes les plus folles. Comme ses héros elle a connu des poules passées au bleu de méthylène lors d’une des ces fameuses fêtes…
C’est pour exorciser la tristesse ressentie après son départ de Paris, à la fin de ses études de Sociologie, qu’elle a commencé à imaginer Les Loups du remords. Son écriture n’a pas été un long fleuve tranquille. « J’ai recommencé le livre 5 fois ! Au départ, je voulais que tous les personnages racontent l’histoire de leur propre point de vue. Je me suis retrouvée avec des centaines de pages qu’il a fallu couper. Je n’avais pas fait de formation pour écrire. J’ai vraiment appris sur le tas. J’ai envoyé le manuscrit à une dizaine d’éditeurs. 2 ou 3 m’ont fait des réponses très constructives qui m’ont beaucoup aidé à le retravailler. »
Anecdote fascinante, Les Loups du remords ont été à l’origine publiés par les Editions Black-Ebook en 2012. Les Editions Black-Ebook sont installées… rue Coriolis, exactement dans le même immeuble que celui du livre.
Actuellement Marie-Hélène Branciard travaille à l’écriture de son prochain roman. Il devrait se dérouler dans la région et comprendre de nombreux personnages…
Emmanuelle Blanchet
Marie-Hélène Branciard sera présent à la Vague des livres ce samedi 12, au stand des Editions du Poutan,
Résumé
Fin des années quatre-vingt, cinq étudiants en arts plastiques partagent un appartement à Paris. La vie est belle… Après trois années d’études, d’insouciance et l’obtention de leur diplôme, elle l’est un peu moins : ils décident d’aller tenter leur chance ailleurs…
Excepté Vanda, ils ont tous envie de partir loin d’ici, n’importe où… Édouard choisit New York. Recruté par un homme d’affaires qui a flashé sur ses graphismes et ses jeux vidéo, il s’en va par la grande porte. Ce qui n’est pas vraiment le cas pour les autres. Claire a décidé de partir à l’aventure sur la Côte Ouest des États-Unis. Les ateliers de vitraux y pullulent et elle compte sur son expérience de vitrailliste pour se faire une place au soleil… Julia retourne faire de la déco à Lyon, sa ville d’origine. Quant à Antoine, il vient de décrocher une bourse pour se perfectionner en dessin textile et il s’apprête à rejoindre Berlin…
Les années passent, chacun refait sa vie à New York, San Francisco, Paris, Lyon ou Berlin. Ils s’écrivent, se téléphonent, jusqu’au jour ou Vanda, la photographe, disparaît…