Patrick Ducher, auteur de Pink Floyd en France et l’un des meilleurs connaisseurs des liens entretenus entre les Pink Floyd et notre pays, poursuit son « étude » des tribute bands ! Il nous emmène cette fois à Dieppe pour un concert du Brain Damage en Terre de Caux (BDETDC)

On avait rencontré le tribute Brain Damage en Terre de Caux lors d’une répétition l’été dernier. On les retrouve 9 mois plus tard à Dieppe pour quasiment 3 heures d’un show de qualité. Les BDETDC, c’est une histoire de famille et d’amitiés : père, fils, cousin, cousine, copines se côtoient depuis plusieurs années et travaillent inlassablement le répertoire floydien. A Dieppe, dans des conditions bien plus favorables qu’en mars à Yvetot, la petite troupe a enchanté un public de connaisseurs, dont certains avaient fait plusieurs centaines de kilomètres !

Brain Damage en Terre de Caux en concert à Dieppe le 14 mai 2022

Le lieu a de quoi surprendre : le Novick’s Stadium est un grand bar sportif, un complexe dédié aux sports en tous genres, avec écrans de télévision, divers jeux (un panier de basket est arrimé à côté de l’entrée) et un “ring-scène” qui accueille des concerts. Les BDETDC sont en place depuis près de 4 heures au moment où je les salue. Des amateurs au sens noble du terme, soucieux de la qualité sonore et visuelle du show.

DE LONGS REGLAGES, UNE PREPARATION MINUTIEUSE POUR LE BRAIN DAMAGE EN TERRE DE CAUX

Le guitariste, Patrice, a conçu une compilation avec des vidéos très bien choisies qui seront diffusées sur un gigantesque écran derrière le groupe. Je papote avec l’équipe technique. Elise, en backline, s’inquiète de larsens à répétition (micros de front de scène trop rapprochés ?). Le concert sera filmé et les images disséquées pour sans cesse améliorer le spectacle. Point de lasers, de mister Screen, de boule à facettes. Un avion et une voiture collés au mur menaçaient de tomber sur les spectateurs. Arnaud me permet de concrétiser un rêve de gosse : tapoter les fûts de sa batterie électronique en m’expliquant le paramétrage des cymbales et les divers réglages, chaque chanson nécessitant un réglage différent, et j’ai la chance de frapper quelques coups. Nick Mason pourra encore dormir tranquillement ce soir.

Pour l’heure, les musiciens continuent de tester le niveau sonore des divers instruments. La veille, il a fallu aussi réorganiser au dernier moment les parties chantées et je perçois une légère anxiété. Le répertoire sera classique, avec une large part accordée aux albums Dark Side Of The Moon, Wish You Were Here, Animals et The Wall, avec quelques incursions vers un passé plus lointain (Summer 68, One Of These Days). Camille lance le concert : «Do you remember Vera Lynn…? »). L’accompagnement de Stéphanie, au sax, fait merveille sur Shine On You crazy Diamonds. Peggy, à la 12 cordes, est impeccable sur l’intro de Wish You Were Here.

La belle Ibanez bleue gémit dans les mains de Patrice, qui joue …pieds nus. Est-ce plus facile pour bidouiller les pédales d’effets ? “You gotta be crazy…”… Son Dogs est impeccable et le solo déstructuré de Comfortably Numb fait qu’on y prête l’oreille. Tous les spectateurs frappent des mains sur Another Brick, qui sera rejoué avec ferveur en rappel. Avant, Arnaud aura assuré avec une précision métronomique le début de Time au rototoms. J’entends Guillaume, assis avec sa famille derrière moi, commenter pour sa fifille d’une dizaine d’années “Tu verras, après, il y aura Run Like Hell”.

DES FANS ATTENTIFS

Pendant la pause, discussion avec des fans du groupe autour de mon livre Pink Floyd en France. Ils me racontent comment ils sont tombés dans la marmite floydienne. Un couple de seniors a fait 300 kilomètres pour venir écouter le groupe. Je navigue autour du ring pour capter quelques vidéos et faire des photos.

Les spectateurs sont attentifs. Emeline égrène les fameuses notes de piano de High Hopes. “Where were you when I was burned and broken?”. C’est dans les travées que j’écoute Coming Back To Life. Armand, second guitariste, regarde son père du coin de l’œil pendant que le bassiste Ludovic, déroule les lyrics compliqués de ce morceau.

Les images défilent sur l’écran géant. So you thought you might like to go the show… des jets de fumée sortent de nulle part. À noter que le chant féminin en lead est une originalité rarement entendue chez les tributes Français, encore plus dans le cas de Young Lust !

Certes, il manque un peu de fluidité scénique et l’anglais est parfois approximatif… Les points d’amélioration seront traités petit à petit, concert après concert. En tous les cas, les spectateurs n’ont pas boudé leur plaisir !

Fourbus, mais visiblement heureux, les BDETDC concluent donc sur un Another Brick de folie. On était bien, à quand le prochain concert ? Celui-ci était dédié à Aurélie, auquel le groupe a pensé très fort.

Texte, photos et vidéo : Patrick Ducher 

Extrait du concert :

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