C’était ma seconde expérience du tribute Feel Of Floyd après un passage épique – pour cause de chaleur étouffante – à Viriat (01) devant 700 personnes le 14 septembre dernier. Cette fois-ci, la configuration était plus petite (450 personnes dans une salle des fêtes accueillante) à Vonnas (01), mais l’enthousiasme du public restait inchangé.
Ce qui m’a marqué, c’est la diversité : sexas, quinquas, quadras, trentenaires mais aussi pas mal d’ados (le spectacle était soutenu par une association d’écoles laïques et une armée de bénévoles). Une bonne occasion de faire découvrir (et perdurer) la musique floydienne. La setlist a été resserrée par rapport au précédent concert – le groupe m’a confié backstage que son élaboration était toujours un sujet délicat… – sans impact sur la fluidité générale du show. L’occasion de souligner le boulot des pros, Christophe Thenon (son) et Yannick Ghignon (lumières), ce qui n’est pas évident dans ce type de lieu.
Signalons la première partie efficace d’un duo de reprises rock-blues (Deep Purple, Led Zep, Dire Straits, mais aussi Bill Deraime et Téléphone) : le duo Frenchy (Eric Potapenko au chant et Guillaume Pocheron à la guitare, qui fait aussi office de backline pour Feel of Floyd).
Le répertoire choisi des Floyd intègre aussi des titres moins courants
Si le répertoire choisi ne surprend pas – mélange de tubes attendus et de morceaux emblématiques – il intègre aussi des titres moins courants tel qu’un Young Lust impeccable, avec une basse furieuse, et Have A Cigar. La recréation du début de Welcome To The Machine est un bel effort.
Au chant principal et claviers, Julien Ferrand se charge à la fois des voix de Gilmour et Waters avec efficacité, soutenu par Xavier Mallamaci, tel un Guy Pratt hurlant sur Run Like Hell. Il ne faut pas oublier Great Gig : la vocalise spatiale a remarquablement tenu le choc grâce à Sabine Garcia, qui assure seule comme une grande ce morceau d’anthologie. Pierre-Victor Ferrand martèle sa batterie avec force, pendant que Xavier Lambert – également aux claviers et à la direction de groupe – se lance dans un solo de sax inattendu sur Another Brick. Et Gilmour, pardon, Nicolas Colomb ? Il assure sans en faire trop. Son Comfortably Numb est sobre, Sorrow est impeccable et Young Lust quasi-hard rock.
Certes, il faut faire abstraction de quelques « pains » : le début de la deuxième partie fut un peu hésitant, avec un Dogs cafouilleux (la faute à une tour de la Battersea en vrac ?), des lyrics qui pataugent parfois en mode yaourt (Sorrow) ou un Astronomy disons bruitiste. On regrettera l’absence de High Hopes 1 et d’un autre titre pré-Dark Side genre… Echoes ? L’ajout d’un morceau de l’album Final Cut constituerait une vraie prise de risque.
Mais il reste que les deux heures et quelques se sont écoulées à la vitesse grand V. Le public, chaud bouillant, était ravi. Les zicos semblent manifestement heureux d’être sur scène et ne se prennent pas le boulard.
Moment de partage backstage très sympathique. Ces amateurs (le bassiste est kiné, le sax sapeur-pompier, le chanteur menuisier de formation…) font preuve d’humilité devant l’œuvre et d’un souci de progression constante. Que demander de plus ? Shine On !
La setlist :
1. Shine On 2. In The Flesh 3. Keep Talking 4. Another Brick 5. Time 6. Great Gig 7. Money 8. Us And Them 9. Coming Back To Life 10. Sorrow 11. What Do You Want From Me // 12. Welcome To The Machine 13. Dogs 14. Have a Cigar 15. Astronomy Domine 16. Brain Damage 17. Eclipse 18. Comfortably Numb Rappel 19. Run Like Hell 20. Young Lust.
Les musiciens :
Chant lead, Claviers : Julien Ferrand ; Saxophone, Claviers, Chœurs : Xavier Lambert ; Chant lead, Choeurs : Sabine Garcia ; Batterie, Chœurs : Pierre-Victor Ferrand ; Guitare : Nicolas Colomb; Basse : Xavier Mallamaci
Photos, vidéos et compte-rendu : Patrick Ducher