Ukandanz, quintet franco-éthiopien était de passage au Périscope de Lyon ce mardi 1er octobre, après être passé à l’Opera underground le 14 décembre dernier pour la sortie de leur 3ème disque « Yeketelale ». Depuis, le groupe a eu le temps de peaufiner son nouveau son, encore plus tonique et percutant. Il fut précédé sur scène par le trio iconoclaste auvergnat Ultrazook.
Définir Ultrazook, c’est mission impossible. Imaginez Gotainer sous amphétamines ou bien encore la Compagnie Créole revisitée par David Guetta. Comme ils le disent eux-mêmes : « Ultrazook n’a pas peur du ridicule, il l’apprivoise, lui donne de l’amour, le cajole et le choie, puis quand il meurt de sa belle mort, il s’en fait un manteau pour l’hiver et un maillot de bain pour l’été ». L’univers coloré et absurde de ce groupe a de quoi surprendre. On retiendra le titre hilarant et caustique « La plasticité mentale du monsieur ». Le final extraordinaire – où le trio construisit un magma sonore complètement hypnotique – transforma la petite salle du Périscope en un club berlinois des années 80-90 d’où sortait une musique indus improbable.
La crunch music de Ukandanz, menée par son « Dancing King » Asnake Guebreyes, prend aux tripes. Le scribe a vu ce groupe plusieurs fois dans des salles de configurations différentes (Epicerie Moderne, Marché Gare, Opera Undergound et donc au Périscope) et à chaque fois, il y mit le feu. Le groupe joue à l’énergie. Lionel « Madsax » Martin souffle furieusement, le claviériste Adrien Spirli avait mal aux bras à force de triturer les nappes de sons qui sortaient de son synthé-basse Roland. De l’autre côté, à droite de la microscopique scène, Damien Cluzel sortait des cris hard rock de sa guitare électrique, complétés par la frappe épaisse de Yann Lemeunier.
Au centre du dispositif de Ukandanz: Asnake Gebreyes, le bondissant lutin exhortait les spectateurs à se trémousser. A un moment, trois de ses compatriotes montèrent même sur la scène, déclenchant les vivas de la foule face à des trémoussements très sensuels. Les tubes s’égrenèrent : Gesse, Lantchi Biyé, Tchuhetén Betsèmu… C’est sur les rotules que le groupe termina son set, tout comme le public, manifestement ravi.
Photos : Patrick Ducher et Nicolas Bevernage – Reportage : Patrick Ducher
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Un extrait du concert :